Le naturel, c’est tendance. Alimentation, produits cosmétiques, matières premières entrant dans la confection de nos vêtements, de nos meubles… Le naturel est plus que jamais dans l’air du temps. Mais derrière ce « label » au puissant pouvoir marketing, difficile de s’y retrouver lorsqu’il s’agit de choisir les produits qui nous veulent – vraiment – du bien. Et plus encore lorsque l’on parle de produits cosmétiques dont la composition s’avère le plus souvent difficile à déchiffrer.
C’est pourquoi je vous livre dans cet article les raisons qui me motivent depuis quelques mois à faire évoluer ma routine beauté vers de nouveaux rituels plus naturels et dans l’idéal, plus écologiques. Les lignes qui suivent sont le résultat de ma propre expérience dans l’univers des cosmétiques bio et naturels et par conséquent, n’ont pas pour objectif de dévaloriser ou de porter un jugement sur vos propres habitudes de soins. Mais peut-être juste d’encourager et de conseiller en toute bienveillance celles et ceux qui hésiteraient à sauter le pas, et de passer au naturel…
Passer au naturel…
Ma prise de conscience quant à ma façon de consommer d’une manière générale est née il y a maintenant huit ans, lorsque j’ai développé ce que j’appellerai ici « une fragilité digestive » et notamment, une sensibilité à certains aliments tels que le lait et le blé issus de l’industrie agro- alimentaire. Il m’a fallu plusieurs années afin de comprendre ce qui me rendait malade. A présent, je sais que la plupart des aliments raffinés et ultra-transformés ne me conviennent pas. Aujourd’hui, suite aux nombreux « scandales » ayant éclatés dans ce domaine, nous sommes de plus en plus informés – et conscients – que ces produits ne sont en effet pas ce que l’on a fait de mieux pour se nourrir sainement.
C’est donc au gré de mon vécu et de mes lectures sur le sujet, que j’ai décidé de transformer moi-même mes produits – bref, de cuisiner – et de faire la part belle au bio dans ma cuisine. Alors oui, on entend tout et son contraire concernant le bio. Pour ma part, je fais le choix de consommer de préférence bio, local et de saison. C’est-à-dire que j’évite au maximum le bio venu de pays lointains… et les tomates en hiver. De toute façon, je n’en ai pas envie ! Comme quoi si on l’écoute, notre corps comme la nature, est bien fait !
Pourquoi est-ce que je vous parle d’alimentation dans un article « beauté » ? Tout simplement parce que si je n’avais pas pris conscience que certains aliments que je mangeais auparavant me rendaient – littéralement – malade, je n’aurais très certainement pas été chercher plus loin quant aux produits que je m’étale sur la peau chaque jour. Changer mon alimentation a ainsi été l’élément déclencheur d’une envie de revoir ma façon de consommer dans son intégralité.
Pour la petite histoire…
Adolescente, j’ai souffert de troubles du comportement alimentaire et de fortes crises d’angoisse. J’ai alors perdu beaucoup de cheveux et n’ai jamais retrouvé la masse capillaire que la nature m’avait donnée. Au fil des années, j’ai retrouvé un équilibre alimentaire et émotionnel pour ainsi dire « normal ». Mais pas mes beaux cheveux. Si j’en ai fait le deuil, je n’ai pourtant jamais renoncé à en prendre soin et à faire mon maximum afin qu’ils retrouvent volume et vigueur.
Croyant ainsi bien faire, j’ai utilisé pendant des années des shampoings et des conditionneurs dits « volumateurs » proposés par une grande marque bien connue – parce que nous le valons bien. Des produits abordables et efficaces – merci les silicones ! Mais seulement à court terme. Car force était de constater qu’au bout de quelques semaines, l’effet attendu n’était plus au rendez-vous et plus encore, je sentais mes cheveux complètement dévitalisés. Certains coiffeurs me disaient que c’était « normal » sur un cheveu fragile comme le mien. Ou encore que mes cheveux s’étaient accoutumés au produit et que je ferais bien d’en changer.
Et puis je me suis informée. Et aujourd’hui, je sais que ce sont notamment ces fameux silicones de synthèse qui posaient problème. Leur rôle? Gorger la fibre capillaire de leurs actifs repulpant, un peu comme on comblerait les brèches d’une matière déjà fragilisée. D’où un effet immédiat de volume et de brillance. De bonne santé. Ou du moins en apparence. Parce qu’à force d’utilisation, les silicones ont le « petit » inconvénient d’étouffer les fibres du cheveu, le rendant au fil des jours de plus en plus fin et cassant. J’ai ainsi alterné entre plusieurs gammes de produits bourrés de ce type de composants, de différentes marques, et ce durant des années.
A ma décharge, le naturel n’avait pas encore fait sa grande apparition médiatique, mais je commençais néanmoins à tester des shampoings et des soins achetés en parapharmacie, censés être plus « naturels ». Sans parabens, sans sulfates et sans silicones, ces produits m’ont permis d’expérimenter une nouvelle façon de prendre soin de mes cheveux. Le seul inconvénient, c’est qu’en termes de résultats immédiats sur ma chevelure, j’étais loin de l’effet « ouah » observé suite à l’utilisation de mes produits habituels. C’est pourquoi je me suis « baladée » plusieurs mois entre shampoings dits naturels, produits chimiques estampillés « professionnels » et autres mixtures vues à la TV.
Naturel ou « d’origine naturelle » ?
Mais qu’entend-t-on par « naturel » lorsque l’on parle d’un produit cosmétique ? Un ingrédient naturel est une matière issue de la nature tels que les végétaux, les minéraux et les animaux. C’est pourquoi un produit naturel n’est pas forcément vegan, ni cruelty free – même si souvent, les marques associent ces différentes exigences à leur charte. Un produit cosmétique naturel est donc un produit non transformé ou très peu transformé comme le sont les huiles végétales pures, les huiles essentielles, la spiruline ou encore le miel. Il ne faut donc pas confondre un produit naturel avec un produit dit « d’origine naturelle » qui lui, peut en effet être composé d’ingrédients naturels… agrémentés d’autres substances tout à faire discutables en termes de composition ou d’empreinte environnementale.
Il en revient donc à notre vigilance en tant que consommateurs d’apprendre à déchiffrer les compositions – et à démêler le vrai du faux. Cela requiert un peu de temps et un certain investissement personnel. Mais cela en vaut la peine. Pour ma part, et pour me simplifier la vie, si je ne comprends pas le sens des mots dans une composition, ou si la liste de celle-ci me semble interminable, je ne prends pas. Mais là encore, un peu d’entraînement est nécessaire car sous certaines appellations transcrites en latin par exemple, se cachent les composants de produits naturels de qualité.
Choisir le naturel : l’histoire d’une transition en douceur
Ce qu’il faut savoir lorsque l’on souhaite passer au naturel, et cela concerne aussi bien les shampoings que les gels douche et autres soins corporels, est qu’il est nécessaire d’accepter de changer ses habitudes sensorielles. Bye bye la mousse et autres parfums de synthèse enivrants et exotiques à souhait ! Je ne dis pas que les produits cosmétiques naturels sentent mauvais, mais disons qu’ils ont une odeur plus vraie, plus authentique et plus neutre de ce à quoi notre odorat est habitué. La sensation au toucher est également différente et un peu déstabilisante concernant les shampoings ou encore les savons, car l’envie de faire mousser le produit dans ses cheveux ou sur sa peau s’en retrouve quelque peu frustrée. En effet, dépourvu de sulfates, ces tensio-actifs à l’effet moussant, les shampoings et gels douche « propres » ne moussent presque pas. Mais pas de panique puisque leur effet lavant est tout autant – voire davantage – efficace que celui des produits « classiques ».
Ce qu’il faut également prendre en compte lorsque l’on décide de passer au naturel c’est d’accepter, pour certaines personnes, une phase de transition pouvant s’avérer décourageante dans un premier temps. Je m’explique. Comme pour tout changement, votre peau et vos cheveux vont devoir s’habituer à de nouveaux composants, de nouveaux actifs et de nouvelles textures. Concernant les cheveux, j’ai personnellement observé une petite phase de « vraiment pas terrible » en passant au naturel : cheveux mous, ternes et graissant vite. D’où mon retour ponctuel au chimique avant d’accepter ce « mal pour un bien » et aujourd’hui, de n’utiliser plus que des shampoings et soins naturels. Cette phase est tout à fait normale ! Et ce phénomène de détoxification peut durer jusqu’à trois semaines selon les personnes.
Il s’agit en fait un processus naturel durant lequel les cheveux ou la peau s’habituent peu à peu aux nouveaux produits que vous leur appliquez. Certains vous diront qu’ils font également ressortir toutes les impuretés accumulées au fil des années d’utilisation de produits cosmétiques pas très clean. Me concernant, j’ai connu une phase quelque peu « boutonneuse » les semaines qui ont suivi les essais de mon nouveau soin de jour hydratant. Depuis, et en testant d’autres produits naturels en synergie, j’ai retrouvé une peau nette et un teint unifié, et ce même au naturel.
Une nouvelle routine plus naturelle… et bio !
Passer au naturel ne s’est pas fait du jour au lendemain. J’ai ainsi pendant plusieurs mois alterner produits « cracra » et cosmétique naturelle. Aujourd’hui, je pense avoir converti 70% de mes anciens produits de beauté en produits dits « naturels bio », purs ou peu transformés.
Le choix du bio s’inscrit dans la suite logique de ma démarche vers une consommation plus raisonnée et raisonnable. Même si lorsqu’il s’agit de cosmétiques, il demeure plus difficile de s’y retrouver que pour l’alimentation. Il faut par exemple savoir que pour être estampillé « bio » un produit cosmétique ne se doit pas d’être à 100% issu de l’agriculture biologique. Il en va de même pour les produits dits « naturels » : l’intégralité de leur composition n’est bien souvent pas que d’origine naturelle. Encore une fois, je pense que c’est à nous consommateurs, de lire et d’apprendre à déchiffrer les compositions des produits que nous achetons.
Pour ma part, je reste lucide par rapport au fait qu’il n’existe pas – ou peu – de produits parfaits en terme de composition, mais je décide de faire confiance aux produits les plus basiques et les plus neutres. Aussi, je réalise mon shopping beauté via des sites Internet de référence, ou des coopératives certifiées bio où je trouve de bons conseils et plus encore, une transparence totale quant à la composition des produits proposés. Il m’arrive par exemple d’utiliser un savon à la propolis noire contenant de l’huile de palme bio et que je commande à une apicultrice française. Je le fais en conscience et parce que ce produit – non parfait – possède néanmoins de nombreuses vertus assainissantes et naturelles. Je veille juste à en faire une utilisation ponctuelle et à alterner avec un autre produit 100% clean.
Choisir et consommer en conscience : voici ce qui m’intéresse et me pousse à m’améliorer en m’informant chaque jour un peu plus dans le cadre de ma démarche vers une consommation plus naturelle, davantage en accord avec la nature. Parce qu’un shampoing à base de miel dépourvu d’ingrédient chimique est non seulement une cure de jouvence pour mes cheveux, mais aussi bien mieux dégradé qu’un produit issu de l’industrie pétrochimique. Le choix du naturel et du bio s’est imposé dans mes habitudes alimentaires depuis plus d’un an. Et je vais mieux. Depuis maintenant cinq mois, je change peu à peu l’ensemble de mes soins cosmétiques et make-up pour des produits plus naturels, peu ou non transformés. L’évolution se fait au fil des semaines et des essais plus ou moins concluants, mais elle se fait. Et je vais mieux.
Et découvrez dans un prochain article, ma routine de soins des cheveux au naturel…
