Un an déjà qu’elle débarquait sur les réseaux sociaux et faisait la cover des pages « beauty » des magazines de mode. Il y a un an, la tendance « no make up » affolait la toile, terrorisant les beauty addicts et soulageant les adeptes du minois au naturel. Un an après, la tendance « no make up » fait un peu moins parler d’elle. Disons plutôt que nous nous y sommes habituées. Qu’Alicia Keys ait des boutons n’est plus un secret pour personne. Oui, et alors ? Un an après la déferlante « no make up », le temps est venu de faire le point sur cette tendance et ce qu’elle a laissé dans son sillage.
La No Make Up Attitude
A l’image de la Body Positive Attitude, ce mouvement libérateur prônant l’amour de soi, de son corps et plus encore, de ses imperfections ; la No Make Up Attitude se voulait libératrice et revendicatrice. Revendicatrice ? Oui, mesdames. En effet, selon certaines de ces « égéries », la tendance no make up s’inscrivait dans une volonté forte d’inciter les femmes à zapper « l’étape maquillage » quotidienne.
Mais pourquoi ? Parce que, toujours selon certaines ambassadrices de cette tendance, telles que les chanteuses Alicia Keys et Adèle, la réalisatrice et féministe Lena Dunham ou encore la très sexy Beyoncé, se maquiller chaque jour contribue notamment à renforcer les stéréotypes liés à la féminité. En arrêtant de se maquiller, l’idée est donc de faire passer à la gente masculine que non, les femmes ne sont pas ici-bas juste pour être belles (pour eux). Légèrement réducteur. Mais bon, ça peut se tenir.
Deuxième argument qui, celui-ci, me parle davantage, la volonté d’alerter sur les méfaits du maquillage d’un point de vue éthique, écologique et environnemental. En effet, lorsque l’on pense « make-up », difficile aujourd’hui de ne pas penser « tests sur les animaux » ou encore à nombres de composants utilisés, pas vraiment « clean » pour la planète (ni pour la peau).
Loin d’être résolue, cette question voit néanmoins plusieurs solutions poindre à l’horizon, notamment avec l’arrivée en force ces derniers mois, de marques cosmétiques certifiées bio – ou du moins, naturelles – et la création de labels de qualité nous assurant que nos produits fétiches n’ont pas été testés sur de mignonnes petites souris.
Ainsi, la No Make Up Attitude serait une tendance véhiculant de véritables valeurs. La question qui me vient cependant à l’esprit est : pourquoi prôner ses belles idées devrait – une fois encore – passer par l’incitation à stopper net quelques gestes du quotidien qui, pour certaines, se révèlent être un véritable moment de bien-être ? Et de là, la culpabilité de poindre le bout de son nez.
No Make Up : mission (im)possible ?
Jamais avant la déferlante « no make up », le fait de me maquiller ne m’avait incitée à remettre cette routine matinale en question. Personnellement, je ne suis pas de celles qui y passent une demi-heure. Néanmoins, les dix petites minutes que j’y consacre me paraissent indispensables pour bien commencer la journée. Difficile pour moi de sortir sans être du tout maquillée. En cela, j’entends la peau totalement nue. Genre : crème de jour et puis basta !
Le côté positif de cette tendance « non make up », c’est qu’elle m’a fait réfléchir sur le pourquoi je me maquille. Depuis l’adolescence, je me maquille tous les jours et ce, même les matins où je me rends à la salle de sport ou que j’enfile mes baskets pour aller courir. Même si je suis malade, je me maquille. Pas trop non plus, histoire d’être crédible face au médecin. Parfois-même je me remaquille le soir, juste avant le dîner. Même si je ne sors pas. Et même si je passe ma journée seule à la maison, je me maquille.
Je me maquille pour moi et pour me plaire avant tout. Bien sûr, on ne va pas se mentir, je me maquille aussi pour me sentir plus jolie face aux autres. Et alors ? Est-ce que désirer être belle aux yeux des autres – et par conséquent, agréable à regarder – fait de moi une « traître » à la féminité au sens féministe du terme ? Entendez par-là, je suis une femme qui se maquille pour plaire – aux hommes – donc, je suis soumise aux diktats imposés par une société dite patriarcale.
Je sais, ça va loin. Mais de cette tendance « no make up » peut découler tout un cheminement de questionnements et de remises en question et ce, pour la plupart d’entre nous. De mon côté, j’ai pas mal gambergé et au final, je n’ai absolument rien changé à mes habitudes « make-up ». Si ce n’est que j’ai troqué certains de mes produits par de nouvelles formules plus naturelles.
Comme une envie de nature(l)
Bien que portée par de belles et grandes valeurs, la tendance « no make up » est survenue et se perpétue au travers d’une envie très actuelle, simple et authentique, celle d’un retour au naturel. A moins de vivre au fin fond des bois – et dans ce cas, vous êtes plus que jamais en accord avec le « mood » du moment – le naturel est bien plus qu’une tendance, un véritable besoin de retour aux sources et aux choses simples de la vie. Plus seulement réservée au « écolo-bobos » du XXème arrondissement de Paris, la vie « au naturel » devient pour beaucoup, un art de vivre au quotidien.
Pour en revenir au « make up », cette envie de naturel se retrouve tant au niveau des tendances que des produits cosmétiques en eux-mêmes. Côté tendance, la mise en beauté du quotidien se veut de plus en plus discrète grâce notamment, à l’apparition de gammes de produits dites « lingerie de peau ». Effet « nude », couleurs pastels et jeux de transparences sont ainsi les grandes tendances « make up » de l’été.
Du côté de la fabrication et de la composition des produits cosmétiques, le naturel se fait une jolie place et promet d’être, là encore, bien plus qu’une simple tendance. Avec l’arrivée sur le marché de marques certifiées et de labels garantissant le respect de l’environnement et des méthodes de production éthiques, le naturel est bien évidemment un nouvel argument marketing de taille. A nous consommatrices de faire preuve de bon sens et surtout, de nous renseigner sur les produits que nous achetons. Sinon, pensez également au DIY en confectionnant vous-même vos cosmétiques. Comme pour notre organisme, les ingrédients les plus simples et naturels sont souvent les meilleurs pour notre peau.
No Make Up Attitude : on assume ou pas ?
En matière de « make up » – et c’est la conseillère en image qui s’exprime – le mieux est souvent de ne pas suivre la tendance. S’en inspirer, oui. L’adapter à son style, à ses envies et plus encore, à son rythme de vie et le contexte est encore ce qu’il y a de mieux. C’est pourquoi, pour ma part, je ne suis pas de celles qui assumeront du jour au lendemain de sortir avec zéro make up. Et ce n’est pas grave.
La tendance « no make up » s’inscrit dans ces mouvements libérateurs dénonçant les diktats imposés aux femmes. Sans elle, jamais encore je ne me serais vraiment interrogée sur « le pourquoi je me maquille ? ». Grâce à elle, je prends conscience que le maquillage est, pour moi, un geste quotidien pour prendre soin de moi, mettre mes atouts en valeur et me faire plaisir. C’est pour moi, une façon de me faire du bien. Ainsi, je suis en accord avec mon Art de Vivre, et envers moi-même.
Cette tendance « no make up », tout comme la tendance Body Positive est donc le parfait prétexte pour se poser les bonnes questions sur le pourquoi et le comment nous nous maquillons. Suis-je en accord avec moi-même ? Est-ce que j’aime vraiment me maquiller ou bien cela m’est-il imposé de par mon travail, ou bien par mon amoureux qui me préfère ainsi ? Cela me dérange-t-il ? Le maquillage est-il synonyme pour moi de liberté ou de diktat ?
La liberté, c’est d’avoir le choix. En cela la tendance « no make up » contribue à faire évoluer les mœurs et ouvre le champ des possibles. Se maquiller ou pas est un choix personnel. En cela, il n’y a ni de bien ni de mal. Seulement ce qui nous fait du bien et nous fait nous sentir libre, séduisante et Femme.
Et vous, plutôt Make Up Addict ou No Make Up ?
Je n’aurais pas de problème à m’y mettre, car je ne suis pas une grande fan de maquillage. D’ailleurs, j’évite d’en mettre autant que possible. Je préfère les looks naturels aux visages couverts de fond de teint.
Le naturel est plus que jamais dans l’air du temps… Cette tendance en aide certaines à s’aimer au naturel, sans ou avec moins de maquillage. Pour d’autres, elle encourage à mieux s’informer et à mieux choisir les produits qu’elles utilisent au quotidien. L’idée principale de cet article reposant sur l’idée que chacune peut être naturelle (ou soi-même) à sa façon. Le maquillage ne doit pas être subit, induit par « les normes d’une certaine féminité ». Le maquillage doit nous révéler tel(le)s que nous sommes. Tout comme le fait de choisir de ne pas en porter 😉