Dans deux jours, c’est mon anniversaire. Dans deux jours, j’aurai trente ans ! Et l’envie soudaine de rédiger ce « billet d’humeur » afin de faire le point avec moi-même. Le temps d’une petite introspection, me souvenir de ces dix dernières années et plus encore, de tout ce que j’attends de la dizaine à venir.
Adieu la vingtaine…
Mes 20 ans ont été un cap que j’ai mis du temps à intégrer. Dans ma tête, je suis en effet longtemps restée bloquée aux alentours de 18 ans. Je crois même que jusqu’à mes 25 ans, je me suis sentie l’âme d’une jeune femme de 18 ans. Lorsque l’on me demandait mon âge, j’avais d’ailleurs toujours ce petit temps de réflexion avant de répondre. Alors à 25 ans, ça a été difficile aussi : l’impression de passer du côté obscur de la force. Que le temps passe trop vite. Et que du temps justement, il ne m’en restait déjà plus des masses pour accomplir mes rêves – ou du moins mes envies profondes.
La vingtaine est dit-on, le plus bel âge. Le temps de la jeunesse et de l’insouciance. Des rêves et des projets à foison. Me concernant, à 20 ans j’étais juste un peu perdue. Pas très bien dans ma tête ni dans mon corps. Je me cherchais sans me trouver. J’étais une idéaliste rêveuse. Et dans mes rêves, j’imaginais bien qu’un jour ou l’autre j’aurai enfin cette révélation quant au sens à donner à ma vie. Que tout serait alors clair et limpide. Et qu’il ne me resterait plus qu’à me laisser porter sur le chemin du succès. Mais la vingtaine m’a donné l’occasion d’apprendre que rien n’arrive naturellement et que chaque chose se mérite.
A vingt ans, je me lançai dans des études de communication et je montai à Paris. Je décidai de prendre mon envol et de profiter de ma jeunesse. Je rejoignai mes amis parisiens et ensemble, nous vivions la belle vie étudiante. Les week-ends au Champs de Mars et les soirées sushis. Le shopping et les boîtes de nuit. Rentrer au petit matin, pieds nus dans les rues de Paris. Se sentir libre, libre, libre! Et le lendemain, survivre comme on pouvait à cette nouvelle journée. Mais tant pis, c’était si bien hier soir ! Et puis recommencer.
A vingt ans, je m’étais fixée des objectifs à atteindre: mariée à 25 ans et maman à 28 ans (environ). Le tout accompagné d’un « super » boulot et d’un bel appartement dans un immeuble haussmannien – s’il vous plaît ! Je vais avoir trente ans dans deux jours et force est de constater que dans mon salon, pas de cheminée ni de moulures au plafond. Par la fenêtre, d’autres jolies maisons et un parc où j’aime tant me ressourcer. A l’aube de mes trente ans, je ne suis ni maman, ni encore très sûre de la voie professionnelle que je dois prendre. Mais dans ce flot d’inconnues, une certitude. Celle d’être mariée à l’homme que j’aime.
Trouver l’Amour, trouver sa place
A vingt ans, je pensais que ce serait la chose la plus difficile qui soit. Trouver l’Amour, le vrai. Celui qui vous change, vous rend meilleure et vous fait envisager la vie sous l’angle du bonheur. La vingtaine m’a apporté son lot de déceptions sentimentales. J’ai parfois cru, voulu ou même essayé d’être amoureuse. Il y a eu de jolies rencontres, de merveilleux moments. Des relations sans avenir, ni même sans lendemain. Ces différentes expériences me confortaient dans l’idée que trouver l’amour serait bel et bien la chose la plus difficile qui soit. Et puis, alors même que je ne cherchais plus, je l’ai rencontré, Lui. A partir de là, l’Amour, l’aimer a été si simple et si évident!
A vingt ans, la chose la plus difficile qui soit est de trouver sa place. De savoir ce pour quoi l’on est fait. A vingt ans, je me projetais dans des métiers que je ne connaissais pas. Mais je sentais que ces « projets » rendaient mon entourage fier et optimiste quant à mon avenir. Gagner de l’argent et assurer sa reconnaissance sociale. A vingt ans, comment avoir conscience que ce que l’on attend de vous n’est pas forcément en accord avec vos valeurs ?
La vingtaine a été une sorte de quête de moi-même au cours de laquelle je me suis bien souvent perdue. J’ai expérimenté différents métiers dans différents contextes. J’ai rencontré des personnes adorables et bienveillantes, comme d’autres ont pu se montrer lunatiques et exécrables. Je me suis formée à un métier qui me faisait de l’œil depuis des années. J’ai osé et ma plus grande fierté est de m’être donnée à fond dans cette formation et plus encore, de m’être épanouie dans un domaine. Et d’y avoir pris du plaisir.
… et bienvenue dans la trentaine !
A l’aube de mes trente ans, je réalise que la vingtaine m’a forgé une attitude et des convictions. Je me sens plus forte dans mes positions et enfin, je me sens prête à assumer ma vision de la vie, du travail, de l’amour et de la famille.
Celles et ceux qui me connaissent le savent, je prends actuellement le temps de décider du chemin que j’aimerais emprunter pour les années à venir. Je respire, je médite, je fais un énorme travail sur moi-même. Et surtout, j’arrête de me mentir. Ce n’est pas toujours facile. Je me détache de ce qui ne me fait ni du bien, ni avancer. J’y laisse des plumes et même certaines personnes que je n’aurais jamais imaginées un jour ne plus faire partie de ma vie. J’essaie au maximum d’être meilleure, bienveillante et positive. Si la vingtaine a été le temps des doutes et des remises en question, je mise sur la trentaine pour passer à l’action et donner à ma vie le sens qui me convient. Et d’assumer mes idées, mes envies et mes choix.
Trente ans, l’âge des responsabilités ?
Dans deux jours, j’aurai trente ans. Je ne dirais pas que je me sens « adulte ». Certaines responsabilités continuent à me faire peur. Comme de me lancer à mon compte. Travailler avant tout pour moi. Et surtout, avec et pour qui je veux. Avoir cette liberté de temps et de contenu. Cette liberté qui n’est pas simple à gérer, mais à laquelle je n’imagine pas non plus renoncer. L’entrée dans la trentaine se fera sous le signe de l’audace. Oser. Oser me lancer. Et surtout, oser réussir. Parce que bien souvent, la peur de l’échec est supplantée par celle de réussir. Parce que réussir induit de nouvelles responsabilités.
J’imagine mes trente ans comme étant le plus bel âge. Celui où je quitte ma peau de jeune femme pour devenir femme. Je me suis mariée au crépuscule de mes vingt ans. Alors bien sûr, je sais plus que jamais que l’on attend de moi, qu’à trente ans, je fonde enfin une famille. Bien sûr que nous en parlons. Bien sûr que nous l’envisageons. Et pour ma part, cette perspective me remplie autant de joie qu’elle ne me fait peur. Parce que faire un enfant à notre époque est une responsabilité toute différente de l’époque à laquelle je suis née. La société dans laquelle je vis me fascine autant qu’elle me sidère et m’effraie. La violence, la cruauté et tout le mal que nous faisons à notre planète me font forcément douter quant à l’avenir que nous sommes en train de laisser en héritage à nos – futurs – enfants.
Je vais avoir trente ans et je suis partagée entre la tristesse de ce que je vois et entends parfois et ma conviction que, malgré tout, les choses changent et évoluent dans le bon sens. Et cet élan positif semble prendre forme au travers de l’engagement incarné par une nouvelle génération. Une jeunesse consciente, informée et d’ores et déjà dans l’action afin de préserver son environnement et la nature. Cette nouvelle génération d’enfants est bien différente de ma propre génération. J’étais pour ma part insouciante et déconnectée. Préservée. Élevée dans « une bulle de satin » comme me dit souvent mon mari.
La trentaine apporte ainsi sont lot de nouvelles réflexions tant sur les plans professionnel, personnel que familial . Vouloir être libre. Fonder une famille, transmettre des valeurs fortes qui, peut-être permettront de changer la donne, notamment d’un point de vue environnemental. A trente ans, je me sens investie de cette « mission ». C’est peut-être ça d’ailleurs, devenir adulte. Donner du sens à une action, s’engager pour une cause et avoir l’envie de laisser sur son passage une trace positive, forte et en accord avec ses valeurs.
En douceur, en confiance et avec Amour
Dans deux jours j’aurai trente ans et en écrivant ses lignes, je prends conscience d’un sentiment de soulagement. Enfin, je me libère de la vingtaine qui pour moi, a été synonyme de doutes et de déséquilibres. Mais elle m’a formée et façonnée telle que je suis aujourd’hui. Et pour cela, je l’aime et je n’en garderai que le meilleur. Notamment parce qu’elle m’a apporté l’Amour, le vrai et avec lui, de nouveaux projets et de sublimes horizons.
A vingt ans, on se retrouve face à une multitude de portes ouvrant chacune sur différents choix de vie. Tout est alors possible et tout dépend des chemins que l’on décide d’emprunter. C’est l’expérience. La vingtaine fut le temps de l’expérimentation. Des essais. Des erreurs. J’ai souvent rebroussé chemin. J’aurais peut-être d’ailleurs parfois du insister davantage. Mais peu importe parce qu’à l’aube de mes trente ans, le champs des possibles est encore vaste et me semble bien plus réjouissant qu’il y a dix ans. Alors oui, trente ans c’est un cap. Mais en ce qui me concerne, je compte bien le passer en douceur, en confiance et avec Amour.
Photo de couverture: Marina Lima