Ou comment j’ai décidé d’être heureuse…
Le bonheur. Pour ne pas reprendre les paroles d’une chanson désormais bien connue, le bonheur est ce en quoi aspire tout à chacun. Ou du moins, une grande majorité d’entre nous. Et toujours pour ne pas reprendre le refrain de cette même chanson, la quête du bonheur s’apparente bien souvent à la poursuite de rêves de gosses et autres lubies – matérialistes – qui, une fois acquises, nous apparaissent bien fades. Et si le bonheur n’était pas « une chose » à atteindre, encore moins un but en soi, mais simplement la capacité de se porter bonheur à soi-même ?
Se porter bonheur. Le provoquer comme on dit provoquer la chance. Le ressentir dans les petites choses de la vie quotidienne. Vous savez, celles qui bien souvent finissent par nous lasser et que l’on appelle plus communément la routine.
Arrêter « d’aller chercher bonheur »
Il y a encore un an jour pour jour, jamais je n’aurais eu l’inspiration de poser ici ces quelques lignes. Le bonheur était alors pour moi l’idéal à atteindre. « Quand je serai ceci, je serai enfin heureuse. Quand j’aurai cela, ma vie sera bien plus belle ». J’étais dans l’attente, dans l’expectative que quelque chose de fort, de puissant vienne bousculer le cours des événements, et améliorer ainsi ma vie. Bref, j’attendais. Et aujourd’hui je sais que j’aurais pu attendre encore longtemps.
A trop attendre que le bonheur pointe le bout de son joli nez, on en oublie de vivre l’instant présent. Cette seconde précise durant laquelle nous sommes là, bien ancrés, réceptifs et donc le plus aptes à faire bouger les choses. Comme se porter bonheur, par exemple. Mais pour cela, encore faut-il se bouger. Se bouger ici ne signifie pas seulement remuer ses jolies fesses depuis son lit jusqu’au canapé – bien que cela reste un point de départ intéressant dans la mesure où, bouger son corps aide bien souvent à se remuer les méninges.
Un bonheur de chaque instant…
Car se porter bonheur est un état d’esprit à adopter. Un art de vivre en somme. Cela ne s’acquiert pas du jour au lendemain, mais constitue un travail à faire sur soi-même au fil des jours, et à chaque instant. Se porter bonheur est, pour moi, cette capacité nouvelle à me concentrer sur l’instant présent. Et plus encore lorsque je sens l’ennui, la paresse et parfois même la déprime me guetter.
Cela peut vous paraître abstrait – pour ne pas dire « complètement barré ». Ce qui n’est pas faux en soi. Pour faire simple, se porter bonheur est avant tout d’arrêter de le chercher à tout prix, et de réaliser qu’il est bien souvent là où on ne l’attend pas : en soi. Le bonheur est en nous. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle car de ce fait, nul besoin d’en poursuivre la quête. On relâche donc la pression car le bonheur, nous le possédons tous. Ou plutôt, nous avons tous, en nous, la capacité d’être heureux. Encore fait-il en décider ainsi.
Ô bonheur, j’ai décidé d’être heureuse !
Et c’est bien souvent là où le bât blesse : nous ne nous autorisons pas à ressentir le bonheur, persuadés que celui-ci doit se mériter au prix d’efforts physiques, intellectuels et autres sacrifices (qui, soit dit en passant, ne nous rendent pas heureux). Pour nombre d’entre nous, le bonheur est la fin ultime qui justifie les moyens : le bonheur serait au bout – mais alors, tout au bout – d’un chemin semé d’embûches, d’ennui et parfois même de souffrances.
C’est un peu la façon dont j’avais tendance à envisager les choses. Sauf que j’ai décidé d’être heureuse et de changer. Je me suis bougée et j’ai mis un terme aux situations qui ne me satisfaisaient pas pleinement, bien que confortables. J’ai fait le tri. J’ai coupé les ponts avec les personnes qui ne m’apportaient rien d’autre que leurs ondes négatives, et j’ai eu la chance de faire de belles rencontres. Je n’ai gardé que le meilleur, et j’ai arrêté de me mentir en apprenant notamment à dire « non » lorsque mon intime conviction me le dicte.
Bonheur et « Positive Attitude »
Ainsi, je veille désormais à faire prédominer le positif dans ma vie. Et comme nous ne vivons pas dans le joli monde des Bisounours, cela requiert un effort quotidien – mais qui en vaut le coup ! Se porter bonheur, c’est donc en partie décider de voir le verre à moitié plein. Il ne s’agit pas là de positiver les guerres dans le monde, mais plutôt de relativiser sa propre situation et de réaliser que, bien qu’imparfaite, notre vie est bien plus belle que nous l’envisagions.
Se porter bonheur, c’est également s’entraîner chaque jour à ressentir de façon positive les petites choses du quotidien. De cette façon, ce qui nous apparaissait alors comme négligeable, insipide, voire profondément ennuyeux peut alors s’avérer source de bien-être, de confort et de satisfaction si – et seulement si – on daigne poser dessus un regard différent. Observer les gens sur le quai du train, imaginer leur profession, leur vie et rire de ce que notre esprit est capable en terme d’imagination. Et si le train est annulé, respirer, y prendre plaisir et se dire que, de toute façon, la Terre ne s’arrêtera pas de tourner pour quelques minutes de retard. Ou sinon, c’est qu’il est temps de changer de boulot!
You can do it !
Se porter bonheur est à portée de tout à chacun. Il s’agit avant tout d’en arrêter la quête, au risque de passer sa vie à chercher cette énergie que nous avions depuis toujours en nous. Cela se décide. Un beau jour, une personne, un événement, une expérience aussi quelconque que la lecture d’un article, nous fait basculer dans une « positive attitude » qui ne demande qu’à être adoptée. Cela change la vie. Personnellement, je trouve désormais mon bonheur dans l’effort que je fais à apprécier le moment présent, quel qu’il soit. Je parle ici d’effort car chez moi, cela ne va pas de soi. Etre heureuse, ici et maintenant, s’acquiert au fil des jours.
La marge de progression est infinie. Il n’y a pas de limite au bonheur dans la mesure où il n’est pas un point final. Si la vie n’est pas un long fleuve tranquille, elle n’en est pas moins parsemée de bulles de bonheur – fragiles, transparentes, parfois énormes – qu’il est bon d’admirer sans pour autant vouloir les éclater à tout prix. Se porter bonheur, c’est le ressentir et le vivre en plein vol, juste comme ça. Tout simplement.